Thinking Onshore

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LIONS INDOMPTABLES. Après l’élimination: Histoire d’une victoire, chronique d’une défaite et analyse d’une situation onirique et morbide.

Depuis l’élimination des Lions (in)domptables du Cameroun par l’ex modeste et désormais grande équipe du Cap Vert, les analyses se font ça et là, et de manières différentes. Chose normale pour des supporters d’une équipe en qui on a cru pendant un mois et qui nous a donné les espoirs de croire en elle. La continuité de la  légende footballistique camerounaise connaitrait-elle une hibernation ou un arrêt? La qualification du Cap Vert à Yaoundé pour la CAN 20113 en Afrique du Sud est-elle un message fort que les « petites » nations du football adressent aux plus grandes? Que retiendra donc l’histoire?

Rares  sont les personnes qui n’ont pas compris que la « victoire défaitiste » des Lions est entrée et s’est même ancrée  dans l’histoire du football camerounais, ainsi que certains faits et évènements qui ont entourés cette rencontre.

 

 

HISTOIRE D’UNE VICTOIRE À YAOUNDÉ


Le match Cameroun # Cap Vert, loin du scénario qu’espéraient les camerounais, a laissé son emprunte dans l’histoire du football camerounais. Les prestations de certains joueurs n’ont pas manqué de rentrer dans le livre d’or du football dans le pays de Roger MILLA. 

 

Le Cameroun et Yaoundé à jamais dans l’histoire du football capverdien


C’est marrant  de voir une équipe jubiler après un match de football alors qu’elle vient d’être défaite. Ce fut le cas à Yaoundé avec l’équipe du Cap Vert, et cela est officiellement entré dans l’histoire. Cette histoire, on ne peut la changer. C’est dans le mythique stade omnisport Amadou AHIDJO de Yaoundé que l’équipe du Cap Vert a obtenu pour la première fois son ticket pour la fête africaine de football. Malgré la défaite1 but contre 2 contre l’équipe camerounaise, ils font désormais partir des 16 meilleures nations africaines en matière de football et peuvent en être fier. Héroïque et légendaire histoire pour les capverdiens !

 

Fabrice OLINGA ESSONO, le plus jeune buteur de l’histoire des Lions indomptables.

 

Sauf contradiction, le jeune prodige du club espagnol de Malaga est  rentré dans l’histoire du football camerounais en le plus jeune buteur de l’histoire de l’équipe nationale de football garce au but inscrit ce dimanche 14 octobre 2012 à la 90ième minute lors du match qui opposait les lions (in)domptable aux requins bleus. Les medias camerounais n’ont pas fait échos de ce record. Peut être il y a-t-il des joueurs qui ont battus ce record? En attendant que cela soit prouvé, il faut dire que cet attaquant âgé de 16 ans et plus de cent jours semble avoir l’astuce du plus jeune des butteurs. Il est par ailleurs le plus jeune butteur de l’histoire du football espagnol. Très jeune et il bat déjà des records.

Pour ce qui est de l’analyse du match livré par OLINGA ce 14 octobre, il faut dire qu’il a tout simplement été efficace et performant. En quelques minutes de jeu, il a fait plus d’appel de balles que tous les attaquants camerounais réunis pendant toute la rencontre. Déjà impeccable pour un adolescent qui ne doit pas se prendre la tête, mais qui doit déjà être fière d’avoir eu la chance et l’honneur de jouer aux côtés de son mentor et de savoir que dans les quartiers de Yaoundé, il y a des enfants qui ont pour idole OLINGA Essono, ce depuis ce but de la victoire marqué le 14 octobre 2012 dans la cuvette de Mfandena.

 

Un public qui retrouve son fairplay et non rancunier


Le stade omnisport Amadou Ahidjo de Yaoundé était plein à craquer le 14 octobre dernier. Enfants, jeunes et adultes étaient venus soutenir les lions indomptables. Quelque chose qu’on avait plus vu depuis le match Cameroun # Égypte du 08 octobre 2005, match comptant pour la qualification pour la coupe du monde et la coupe d’Afrique 2006 en Allemagne et en Égypte respectivement. Ce qui prouve qu’à travers cette rencontre Cameroun # Cap Vert, le Cameroun a retrouvé son public, mais aussi un public Fairplay. Une prestation pareille des lions aurait pu entrainer un mouvement d’humeur comme ce fut le cas en 2005 ou en 2011, mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, ceux des supporters qui ne croyaient plus ou qui avaient peu de foi se sont contenté de quitter les gradins avant la fin de la rencontre, ce qui est un fort signe de Fairplay, mais aussi un grand message à l’endroit des joueurs. Peut être qu’ils ne souhaitent plus voir une attaque dominatrice en manque d’opportunités de frappe au goal, ou incapable de faire bouger les filets. Ne perdons pas aussi de vue que ceux-ci ne voulaient pas se faire arroser par la pluie qui a arrosé la cuvette de Mfandena à la fin de la rencontre. Ceux qui ont cependant pu terminer la rencontre ont non seulement bravé la pluie, mais aussi félicité les capverdiens et encouragé les lions à travers des applaudissements. C’est un signe d’accompagnement des lions quelque soit l’issu des rencontres.

 

La rencontre la plus politiquement préparée de l’histoire du football camerounais


Après la défaite des lions au match aller à Praia en septembre dernier, l’atmosphère qu’avai connue l’encadrement des lions avait été tout particulière. Quelques jours après, 7 heures avaient suffit pour que tout change. Le ministre des sports a du « couper les pieds » de la FECAFOOT dans le choix du tout nouveau sélectionneur des Lions en nomment Jean Paul AKONO alors que celle-ci avait déjà pris contact avec l’ancien capitaine croate. Cela montrait, dessinait déjà la tournure politique dans la préparation du match retour à Yaoundé. La confirmation a sans douté été l’audience accordée par le premier ministre à Samuel ETO’O, Rigobert SONG BAHANAG, Jean Paul AKONO et ADOUM GAROUA, sous très haute instruction du Président de la République. Audience ponctué par l’acceptation de Samy de revenir jouer pour les Lions, alors qu’il avait décliné la convocation lors du match aller en relevant des problèmes de gestion à l’amateur du football camerounais. On aura constaté que pendant la période des négociations et de la préparation du match retour, la FECAFOOT n’aura pas été très impliquée. Ce qui est souvent rare, même si TOMBI A ROCO pense le contraire.

 

Samuel ETO’O, le capitaine des Lions qui a manqué successivement deux CAN


Samuel ETO’O est sans doute le premier capitaine de l’histoire de l’équipe nationale qui ne parvient pas à qualifier son groupe pour deux phases finales affilées de la CAN. C’est peut être décevant et difficile à reconnaitre, mais c’est pourtant vrai, même s’il s’agit ici du quadruple ballon d’or africain. On sait que Samuel ETO’O est déjà rentré dans l’Histoire des Lions comme étant le Capitaine qui aura eu le bilan le plus décevant lors d’une phase finale de la Coupe du Monde. Et jusqu’à présent, son bilan au sein de la tanière devient de plus en plus décevant. Seulement 2 participations dont une à la CAN 2010, au mondial 2010 et une modeste et victorieuse participation à la LG CUP au Maroc. Décidément, Samy semble être le capitaine le plus malheureux de l’histoire des Lions. Nous ne pouvons que lui souhaiter beaucoup de succès dans les prochaines échéances qui attendent les Lions.

 

 

 

CHRONIQUE D’UNE DÉFAITE


La victoire des lions (in)domptables du Cameroun aura été insuffisante pour que cette sélection au palmarès légendaire sur le plan footballistique en Afrique se qualifie pour la CAN version impaire dont la toute première édition aura lieu en dans le pays de MADIBA.

 

Qui a osé dompter le Lion?


Lorsque cette question a été posée par Jean Jacques ZÉ dans l’une des nombreuses chroniques qu’aura connu l’après match des lions indomptables, cela est passé comme une tornade dans les oreilles des plus septiques. Car il est très difficile de croire que c’est un petit Requin Bleu qui a dompté le Lion tout juste en sortant sa tête de l’eau. Mais c’est pourtant vrai, et c’est ce petit requin bleu qui va sortir sa tête de l’eau pour admirer cette fois l’arc en ciel au pays de Nelson Mandela. Loin du vainqueur à l’issu des deux rencontres, il faut comprendre pourquoi le lion a été dompté même s’il a gagné la seconde bataille dans sa propre forêt.

Les Lions doivent comprendre que l’histoire ne se caresse plus. Même le 1er Lion du pays sait que si la fourmi se permet de tout mettre en jeu pour « oser », elle peut aller jusqu’à empêcher aux Lions de faire une autre balade dans une compétition où ils ont eu à marquer leur temps, et dans un pays qui est ancré dans leur histoire. Le temps des Lions semblent être derrière eux. Peut être fallait-ils que des plus petits que les baleines bleues viennent donner des leçons de domptage et de participation aux Lions dont la plupart sont sur la voie de la retraite. Si les lions n’ont pas pu comprendre les messages que les Pharaons égyptiens et leurs frères de la Teranga sénégalaise leurs avaient envoyé, peut être vont-ils prendre au sérieux ce féroce message que les requins bleus qu’ils ont longtemps considéré comme petit viennent leur rendre public une fois de plus dans le très occasionnel stade omnisport Amadou AHIDJO de Yaoundé.

 

Les Lions ont-ils évité d’écrire une autre page noire de leur histoire ou une chance de se réconcilier avec la légende?


L’Afrique du Sud n’a pas toujours sourit aux Lions indomptables, pour ce qui est du football. Lorsqu’on jette un coup d’œil dans le rétroviseur des matchs livrés par les Lions indomptables dans le pays arc-en ciel, le bilan est accablant.

En 1998, lors de la coupe d’Afrique organisée dans ce pays, la prestation des lions indomptables a laissé à désirer. Ce fut l’une des rares fois dans l’histoire du football mondial que les joueurs d’une équipe aussi légendaire que le Cameroun manquait de maillot à quelques jours du début de la compétition et de leur première rencontre.  Mais on se rappelle qu’après cette fameuse CAN 1998 remportée par l’Égypte, les autorités camerounaises avaient tout fait pour que le football camerounais renaisse. Le contact avait donc été pris avec la marque allemande Puma pour ce qui concerne l’équipementier. Une reconstruction avait vu le jour et les résultats ne tardèrent guère car plus tard en 2000, l’équipe senior remporta la Can et celle espoir les jeux olympiques.

En 2010, toujours en Afrique du sud, le Cameroun enregistra son bilan le plus décevant dans l’histoire de ses participations à la phase finale de la Coupe du Monde de football. 3 rencontres, 3 défaites, avec à la clé des divisions internes qui ont entrainé des bannissements. Cependant, les dirigeants du football camerounais n’ont pas tiré de leçons de ce que la presse a eu à qualifier de débâcle. Conséquence, les lions ont manqué la qualification pour la CAN 2012 chez les voisins Équato-guinéens et gabonais où les supporters camerounais pouvaient pourtant se rendre en masse.

En 2012, le Cameroun rate le rendez-vous sud africain au dépend du Cap Vert qui profite pour fêter sa première participation à une phase finale de la CAN. On se demande si le Cameroun n’a pas ainsi manqué une occasion de renouer avec les succès comme le pensent certaines personnes? Surtout dans un pays qui ne lui a jamais sourit. Cela aura été un nouveau départ pour un effectif qui, pendant une semaine, aura été le plus fraternel et le plus serein possible, si l’on croit à ce qu’on a eu à voir dans les accolades et autres. Rappelons que jusqu’à présent, le Cameroun n’a remporté qu’un seul match sur 7 matches disputés en Afrique du Sud.

Il ne faut aussi manquer de dire que les lions se sont certes réconcilier entre eux, avec le public, mais ont à travers cette défaite, manqué de se réconcilier avec sa diaspora, surtout celle de l’Afrique du sud qui aura été traumatisé en juin 2010. Comment est ce qu’Achille MBEMBE exprimera cette joie qui l’anime quand les lions jouent lorsque les 16 meilleurs d’Afrique se rencontreront dans le pays de Nelson Mandela en Janvier et février prochains?

 

LA SITUATION DE L’ONIRISME: LES LIONS DOIVENT SE RECONCILIER OUI, MAIS AVEC LES VRAIES PERSONNES.


La victoire défaite que nous avons tous vécu le 14 octobre a traumatisé plus d’un, à telle enseigne que chacun voit le mal de sa manière. Ce qui nous importe est celle de savoir comment est ce que le mal qui suit les lions depuis 2003 se régler. Comment ne plus vivre ce genre d’hallucination? Pour un africain qui croit en la guérison, la réponse arrive vite. Il faut se réconcilier avec le passé. Mais de quel passé s’agit-il? Celui de l’Afrique du Sud ou celui de la gloire? Si ce passé est celui de l’Afrique du sud, c’est presque déjà impossible. Si c’est celui de la gloire ou de la légende, c’est encore possible. Le premier pas a même déjà été fait dans ce cas avec cet échange qu’il y a eu entre les anciens Lions et ceux qui étaient sensé nous réconcilier avec la CAN. Chose qui aura connu une suite pas du tout favorable pour ce qui est de la CAN.

 

…Avec les nouvelles gloires


Ce qu’il y a lieu de faire présentement est de savoir que lorsqu’on parle des gloires du football au Cameroun, il ne faut pas oublier ceux qui ont remportés les jeux olympiques, et les doubles médaillés des CAN 2000 et 2002. Patrick MBOMA, Gérémi NJITAP et les autres. Et si on veut parler de réconciliation dans ce cas, il ne faut pas perdre de vue le cas ETAME MAYER qui, en 2002, tout juste après la coupe du monde Corée – Japon, avait déjà décrié un certains nombre de problèmes qui pouvaient empêcher aux Lions de Rugir dans les jungles africaines et mondiales comme des rois.  Peut être avait-il raison, surtout lorsqu’on sait que depuis cette date, le Lion qui, deux ans durant domptait sa lion dans la jungle africaine, n’a pu faire la loi qu’en 2011 lors d’un petit tournoi (LG CUP) organisé au Maroc.

 

…Avec Marc Vivien FOE!


Que dire du cas Marc Vivien FOE? Ce valeureux Lion s’était endormi pour l’éternité le 23 juin 2003 au stade de Gerland  à Lyon en France lors de la Coupe des confédérations en défendant avec beaucoup de hargne et d’autorité le drapeau national. Après sa mort, nombreuses sont les promesses qui avaient été faites par sa famille des lions indomptables et du football camerounais à sa famille  matrimoniale. Celles-ci sont toujours attendues par la famille, pour la majorité. L’œuvre de FOE est abandonné, comme ci l’on ne reconnaissait pas ce qu’il a fait pour notre football national. Pour rappel, si l’on veut regarder le nombre de titres remportés par un joueur de l’équipe nationale de football en fonction des compétitions jouées, FOE reste sans doute l’un des plus titrés. FOE a disputé 2 CAN, 1 Coupe du Monde et 1 Coupe des Confédérations avec les Lions. Il a remporté deux CAN, a fait une bonne coupe du monde et n’a pas pu mener les Lions à la victoire lors de la finale de la coupe des confédérations en 2003. N’est ce pas un parcours intéressant? Ce parcours ne mérite t il pas que sa mémoire soit salué tous les 26 juin de chaque année?

Il serait peut être temps que le Cameroun puisse se réconcilier avec Marco. Les lions devraient apporter une gerbe de fleur à la tombe de Marco non seulement lors de leur prochain rassemblement, mais aussi chaque 26 juin, comme c’est le cas avec certains joueurs dans les vrais pays du monde où on reconnait ce que chacun a fait pour qu’une discipline puisse évoluer.

Le cas des lions préoccupe tous ceux qui se sentent camerounais. Et en tant que tel, nous nous permettons de croire en tout ce qui est possible pour que la gloire puisse à nouveau nous sourire afin que le rendez-vous brésilien ne soit pas manqué.

 

Marius M. FONKOU



03/11/2012
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