Thinking Onshore

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Artistes camerounais, le respect est mutuel!

J'ai beaucoup de respect pour les artistes camerounais. La preuve, je suis le seul animateur radio de la ville de Dschang qui ne joue pas de musiques étrangères lors de ses productions, sauf exclusivité. Je pense que la musique camerounaise est sans doute la meilleure en Afrique. Nos compatriotes musiciens sont les plus respectés d'Afrique sur la scène mondiale. Cependant, je n'arrive pas toujours à comprendre pourquoi la musique camerounaise a perdu ses lettres de noblesse au profit des rithmes tels que le "couper decaller maux de tête" que certains jeunes adorent de nos jours. Ils ne savent sans doute pas ce qu'ils font. Bref l'objet de ce billet n'est pas de faire état de mon patriotisme musical.



Des artistes malhonnettes ne font pas honneur à notre culture.


S'il y a une chose que je déteste dans la vie, c'est de se faire berner de la plus ridicule des manières par quelqu'un que je respecte beaucoup. Il est 20 heures samedi dernier, j'ai terminé avec mon programme et je veux aller regarder un artiste que j'apprécie. Vous savez il y a une foire culturelle et véconomique en cours à Dschang et Prince Afo Akom est la guest du jour. je me dépêche pour aller voir ce grand homme que je respecte beaucoup. Alerte, AES SONEL nous plonge dans un noir glacial. Je ne désespère pas, je fonce progressivement à la FOCEME (Foire culturelle et économique de la Menoua) pour assister au spectacle prince Afo Akom annoncé pour 22 heures.


Il est 21h21min, j'ai hate d'assister à un spectacle digne de ce que j'ai l'habitude de voir en mode 17" devant ma tv. L'attente sera peut être longue, mais pour l'un de vos artistes préférés, ça vaut la peine, voire même le coût. On prend une tasse de café pour garder la forme, j'écoute avec modération les artistes de la première partie quand soudainement il se chuchotte dans les coulisses que la guest est introuvable. Je prend cela comme une blague. Mon artiste ne peux pas nous faire ça. Cela ne lui ressemble pas. C'est certainément faux. 


C'est à 23h passés de 30 minutes que j'ai commencé à comprendre que c'était de plus en plus vrai. C'est mon cas. Que dire des centaines de jeunes gens qui se sont fait arnaquer par ce désormais ex grand et très respecté Afo Akom. "Est-ce chez nous qu'il va venir se venger de l'argent qu'on lui avait vsoutiré de son enveloppe aux Canal d'or il y a quelques années?", ai-je entendu de la bouche désepérée et déçue d'un moto taximan fan de Yerima. Pourquoi un pareil comportement? N'a-t-il pas reçu son gombo avant?


Irrités par ce "nzolo", nous avons cherché à savoir plus. L'artiste est arrivé à Dschang le samedi en pleine journée en provenance de Douala. Il est installé à l'hotel, dans la chambre qui était réservée pour lui. Il touche le reste du gombo comme prévu dans le contrat après avoir participé à une caravane dans toutes les artères de la ville de Dschang. Tout était normal et le spectacle s'annonçait grandiose jusqu'au moment où AES SONEL a décidé de se mêler au spectacle en nous proposant un noir glacial. il survint alors un miracle: Yérima avait disparu. Où est-il passé? La seule réponse qu'on nous propopse c'est qu'il n'est pas joignable. Simple arnaque ou manque de respect envers des fans?


Il se passe que cet acte de plus qui vient salir certains artistes camerounais s'est passé en région Bamiléké. Et l'une des principales valeurs de la culture de cetta parie du Cameroun, c'est le respect de la parole donnée. Le respect est mutuel à mon humble avis. Si les artistes respectent les fans, ceux-ci les respêcteront et vice versa. Au cas contraire, sans être trop méchant, ils vont comprendre qu'ils sont ce qu'ils sont parce qu'il y a des jeunes camerounais qui ont décidé de leur accorder un peu de leur temps. Il faut donc respecter leur temps comme il respectent celui que vous accordez à vos album. 


Pardonner, je l'ai fait. Mais tout le monde n'est pas comme moi, tout le monde ne pardonne pas.


A plus


Marius M. FONKOU


23/12/2012
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« Les jeunes camerounais manquent de véritables repères nationaux ».

Réaction à l’article de Marius M. FONKOU sur « Les modèles antirépublicains : pourquoi fascinent-ils les jeunes? ».

 

En prélude à la fête nationale de l’Unité, Marius M. FONKOU et de nombreux autres journalistes et étudiants ont rédigé une série d’articles pour le compte du n° 59 du magazine HORIZON PLUS. Le dossier « Les modèles antirépublicains: pourquoi fascinent-ils les jeunes? » m’a particulièrement marqué et j’ai (Beloise M. NGOUEGNI) décidé de faire parler ma plume.


Pourquoi les jeunes Camerounais préfèrent-ils les modèles antirépublicains?

Bonne question, très bonne question même; elle nous enverra fouiller non seulement dans l’histoire ; on le sait, c’est l’histoire d’un pays qui fait ses Hommes, mais aussi dans la psychosociologie étant donné que l’Homme est le fruit de la société dans laquelle il vit…


De désillusions en désillusions


S’il faut donner des synonymes au mot « désillusion », ce serait surement  « déception », « déconvenue »,  et … « Cameroun ». Oui Cameroun !  C’est bien ce que ce pays signifie pour la plupart de  ses citoyens depuis les années 60.

A chaque fois en effet que les Camerounais ont eu un rêve qui aurait pu les rendre « heureux », ce concubinage dévastateur est venu leur mettre un gout d’amertume dans la bouche faisant de ce fait grandir en eux un sentiment profond de frustration et de déception qui peut justifier en partie leur comportement d’aujourd’hui.

Petite leçon d’histoire :

D’entrée de jeu, il y a le grand rêve de l’indépendance d’avant 1960 ; rêve qui peint dans les fantasmes des Camerounais de cette dure époque une vie de liberté ; liberté de penser, liberté de parler, liberté de décider, liberté se sentir chez eux dans tous les recoins de leur pays. Le Camerounais rêve de « chasser les blancs » pour redevenir maitre chez lui. Pour réaliser ce rêve, convaincu que l’après serait forcement meilleur, ils  luttent, luttent pendant longtemps, pour la plupart jusqu’à la mort : Martin Paul SAMBA, Rudolph DOUALA MANGA BELL, Charles ATANGANA, UM NYOBE…

1946 : les choses commencent à s’améliorer avec la création de l’ARCAM (Assemblée Représentative du Cameroun) ; les Camerounais, majoritairement représentés, ont désormais leur mot à dire dans la gestion de leur pays. Mais ce n’est pas suffisant! Ils veulent plus ; l’autonomie interne complète. C’est ainsi que de lutte en lutte, l’espoir nait, notamment en 1957 avec l’investiture d’André Marie Mbida en qualité de premier ministre du Cameroun. Cet espoir se concrétise entre Février et Décembre 1958 avec la succession de ce dernier par Ahmadou Ahidjo qui à son arrivée, forme un nouveau gouvernement, demande dans son programme une autonomie interne totale, la fixation de la date de l’indépendance et de la réunification des deux Cameroun et enfin, la coopération avec la France ; programme qui va se concrétiser par l’ordonnance du 30 Décembre 1958.

1er Janvier 1960, joie totale, allégresse générale dans la nation ; l’indépendance est solennellement proclamée par  Ahmadou Ahidjo. Le Cameroun, désormais, n’est plus un pays colonisé, il n’est plus représenté par les assemblées françaises ; il a tous les pouvoirs pour faire ses lois administratives, le pays rend justice, la nationalité Camerounaise est reconnue sur le plan international. Ahmadou Ahidjo qui est élu en Mai de la même année président de la république est dès lors symbole de cette liberté, de cette indépendance sur laquelle le Camerounais avait tant fantasmé. Cependant, le Camerounais ne sait pas ce qui se cache derrière la « coopération avec la France » et encore moins  ce qui se cache derrière ce « havre  de paix » en la personne de Ahmadou Ahidjo.

A peine le temps de vivre pleinement ce premier grand rêve ; désillusion totale, éclaboussure indélébile de la joie de l’indépendance: régime de la terreur, dictature, Ahmadou Ahidjo est qualifié de « chef des harkis kamerunais auxquels la transition coloniale à la néo colonisation a confié les rênes du gouvernement fantoche de notre pays ».

Vient alors le second grand rêve national: Ahidjo doit partir ; il doit laisser sa place à un autre Camerounais qui ferra passer le Cameroun de « gouvernement fantoche » à « gouvernement réel », celui qui viendra restaurer le premier grand rêve Camerounais.

1982 : Ahidjo démissionne de son poste de président de la République du Cameroun le grand rêve est donc réalisé ; Paul Biya, alors premier ministre prend sa place, place confirmée par plus de 99% des suffrages exprimés lors des élections présidentielles anticipées du 4 janvier 1984. C’est le président de l’Espoir, le président de la Restauration, le président du Renouveau. Mais en 1986 survient ce que Ulrich TADADJEU va appeler une vingtaine d’années plus tard « crise de bienvenue aux multiples conséquences » : le train de vie de l’Etat chute, au fil du temps, le pays qui comptait parmi les plus développés de sa sous région tombe en récession.

Conséquences, réduction du budget de certains secteurs comme l’éducation, réduction du salaire des fonctionnaires, dégradation de l’économie et naturellement du climat social tout ceci ajouté à la monté de l’enrichissement illicite des membres du gouvernement porteur de l’espoir de tout un peuple.

Bref, deuxième gifle brutale et inattendue, naissance du troisième rêve : Voir Paul Biya partir !

Heureusement, l’espoir fait une foi de plus (…) ou de trop son entrée dans les cœurs avec la libéralisation politique qui conduit à la création de nouveaux partis politiques dont le SDF(Social Democratic Front), le parti de l’espoir ; espoir fracassé une fois de plus (…) ou de trop par les trucages électoraux notamment ceux de l’année 1992 où le Rapport de ‘International Crisis Group’, rapport du ‘Ndi in Ruptures et Continuités au Cameroun’ reconnait John Fru Ndi comme vainqueur.


 

Des désillusions à la mort… et au meurtre.


Exaspéré, le camerounais s’abandonne au déterminisme et au je m’enfoutisme ; il n’a plus ni volonté  et ni conscience, il est mort ! Il accepte désormais tout ce qui lui arrive sans broncher, il se «  laisse couler tranquillement dans le lit du fleuve le son destin » ; le peuple camerounais, jeune comme vieux est un peuple qui fait semblant de vivre pourtant, est collectivement mort.

Il s’est enterré soit dans le passé, soit dans les églises, soit il a tout simplement tué Dieu dans sa vie, ou… tout à la fois. Pour le constater il suffit 1-de l’écouter parler ; on reconnait tout de suite les champs lexicaux de la passivité et du ‘je m’enfoutisme’, surtout chez le jeune, le plus âgé se faisant plus discret. Des indices? « On va faire comment ? », « pour moi quoi ? », « je fabrique ? », « mon ami ! Dieu en m’envoyant il a dit ‘parts’ et non ‘partez’… »  et j’en passe. Chez le plus âgé, entendez ici celui qui a vécu à l’ère Ahidjo, on retrouve plutôt le champ lexical de la nostalgie : « Au temps de Ahidjo… » pour évoquer le temps où il avait beaucoup d’argent.  2-De voir le nombre et les différents noms d’églises qui existent dans votre ville uniquement : « La chapelle des vainqueurs », « Jésus revient bientôt », « L’église du bonheur »…

En effet, le Camerounais, avec son « cœur de lion indomptable » a continué à croire en un avenir meilleur malgré tout et ce, pendant longtemps ; jusqu’à  comprendre progressivement que cela ne valait pas la peine : les opposants au système en place sur qui il comptait ne s’entendent pas entre eux, ils n’acceptent pas eux même l’opposition (cf. Marius M. Fonkou «  Je suis opposant, donc ne t’oppose pas à moi »), on les qualifie même de « ministères du gouvernement » vu leur proximité à celui-ci, les élections manquent de crédibilité et… le camerounais est toujours pauvre, la vie est toujours chère, rien ne change si ce n’est vers le négatif. Il (le camerounais) abandonne donc les urnes à leur propre sort, il jette les armes en tout ce qui concerne l’avenir du pays et en parlant d’avenir on voit aussi directement l’éducation des jeunes, fer de lance de la nation comme il se plaît tant à le dire.                                     

Evidemment, lorsqu’on est mort, on n’a plus rien à perdre, on n’a plus rien à donner, on n’a plus peur d’être jugé, on ne s’inquiète plus de rien, tout ce qui compte c’est « moi » même si on fait semblant de vivre avec l’autre, le pays, on s’en fou.


 

De la mort à l’hypocrisie.


Noyé dans ce climat, le camerounais se limite désormais au court terme, je dirai même au très court terme, n’hésitant pas à ‘marcher à droite en regardant à gauche’. « Le bas ventre et le ventre, le tour est joué » chanté par Lady Ponce n’est pas une phrase anodine capturée lors d’une bouffée d’excitation, non ! C’est la loi qui régit la vie de bon nombre de Camerounais.  On verra ainsi des jeunes étudiants se plaignant chaque jour des conditions de vie imposées par le système en place ne pas hésiter à soutenir ce même système parce qu’il y a toujours le « onzième point » à la fin de ses manifestations ou encore, ils n’hésiteront pas à tenir un discours laudatif à l’endroit des personnes qu’ils culpabilisent pour leur malheur parce qu’il y aura « quelque chose » à la fin. Aux personnes indiscrètes ils répondront « on va faire comment ? » ou « le camer a les dents » ou encore « je fabrique ? ».

Les plus courageux sont bel et bien encouragés par leurs tiers mais au moindre obstacle ceux-ci se dérobent discrètement sous les phrases telles que « mon ami, on n’est pas venu au monde ensemble ! » si ce n’est eux même qui livrent leur « héro » en échange d’un peu de sous, ou d’un poste bien ou mal fourni ou d’un billet d’avion pour fuir ce « camer qui a les dents ».                                                                                        Un psychologue vous dirait qu’ils n’ont pas tord de se comporter ainsi, ils ne sont que le fruit d’évènements déconcertants hérités ou non, le fruit de leur temps et leur société.


En plus...


Pourquoi le jeune camerounais devrait-il aujourd’hui décider de changer les choses, de se comporter autrement que monsieur tout le monde ? Le jeune camerounais dès la base est en effet soigneusement protégé de la culture de l’effort. Il avance quoi qu’il en soit, qu’il ait assimilé ou non ses leçons, tout le monde a droit à une place dans le train de la  ‘promotion collective’ ; et ce ne sont pas les responsables de l’éducation de base qui s’en arrachent les cheveux. Dans ce climat, étant donné que les choses deviennent un peu plus rudes au fur et mesure qu’il avance et se confronte à de nouvelles réalités, le jeune camerounais « fer de lance de la nation » ne peut que tricher, corrompre, se livrer au pratiques immorales sous l’œil approbateur des plus grands bien sur. Pas étonnant donc de constater que le taux de tricherie va grandissant dans les établissements scolaires et estudiantins et dans la société en générale!                                                                                                                                                                                        

Ajouté à tout cela, le jeune Camerounais manque cruellement de repères nationaux ; il n’a, ni ne connait ses héros nationaux ; par conséquent, il abandonne toutes luttes tout héroïsme et se conforme à la masse. Petite précision ; par les ‘héros’ je veux dire les ‘vrais héros’ tels Rudolph DOUALA MANGA BELL, UM NYOBE, Félix Roland MOUMIE, Ernest OUANDIE, pas les célèbres « feymen » comme Donatien KOAGNE et les autres, car ceux là sont connus dans les moindres détails… sans compter les héros des téléréalités et séries américaines et européennes tant affectionnées par les médias et à qui le jeune Camerounais voue un suivisme moutonnier faute de connaissance réelle des vrais modèles nationaux.

Pour renchérir encore plus, lorsqu’on regarde les médias qui sont un puissant moyen de control de l’opinion sociale, on a l’impression que tout le monde veut faire croire aux jeunes que leur pays est en état de décomposition avancé et qu’on ne peut plus rien faire pour le sauver; le pire c’est que cela marche plutôt bien jusqu’ici. Ils ne présentent que la face négative de la nation, rarement la face positive; rarement des personnes qui sont allés à contre courant des idéologies en place, pourtant il y en a il suffit de vouloir les trouver ce que je vous invite à faire.

D’un héritage douloureux des frustrations et des déceptions de leurs parents à une mort précoce aux multiples conséquences, les raisons de l’engouement des jeunes camerounais pour les modèles antirépublicains sont multiples et pour certaines, expressément occasionnées. Ils sont des dignes fils de leur société.  Mais il n’en demeure pas moins que tout ce qu’on fait de sa vie est un choix exprès et délibéré et les jeunes Camerounais pour la plupart, ont décidé de ne pas choisir, de laisser les réalités sociales et politiques de leur pays choisir à leur place. On dira que les jeunes Camerounais sont des innocents dans l’histoire mais n’oublions pas… l’innocence est une culpabilité ignorée ou… refoulée.


 

«  La réussite se trouve dans l’effort et non dans le résultat »…

 Je vous Aime…

Beloise M. NGOUEGNI


15/12/2012
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Je suis opposant, donc ne t’oppose pas à moi!

Ils sont très nombreux, ceux là qui critiquent le pouvoir de Yaoundé. Au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD), on dénombre un peu plus de 280 partis politiques accrédités et de nombreux autres dossiers d’accréditation en attente. Tous ces partis sont placés dans le camp de l’opposition, parce qu’ils défendent des idéaux autres que ceux du pouvoir de Yaoundé. Lorsqu’on essaye d’étudier la proportionnalité de la population/partis politiques, on constate que cela fait un peu plus de 70 000 habitants par parti politique. Mais combien sont-ils (partis politiques) dont les membres sont plus de 1 000? Quelles sont leurs représentations sur le plan national? Défendent-ils des idéaux?

 

Ces interrogations demeurent difficiles à répondre. Si l’on s’en tient aux activités de nos partis politiques dits de l’opposition, on constatera que ceux-ci ne sont visibles que lors des échéances électorales, prêts à bondir sur la mangeoire que représente la somme d’argent que l’on verse pour la campagne électorale. Et pour cela, ils sont incapables de faire une coalition car chacun vise un objectif égoïste et non des objectifs commun. La cinquantaine de candidatures déposée lors de la dernière élection présidentielle au Cameroun n’est-elle pas une preuve? Le fait que leurs seuls éléments de campagne sont « Paul Biya doit partir », « Paul Biya a tué le Cameroun » montre qu’ils (à quelques exceptions prêts) ne sont que des mange mils. En tout cas, ceci n’est pas l’objectif de ce billet.

 

Au Cameroun, je suis libre de créer un parti politique, donc je suis libre de m’opposer. Et si je m’oppose, je critique. Et par conséquent, on ne doit pas me critiquer. Tel semble être le résumé des actions que mènent nos opposants au quotidien. Je suis opposant, donc tu ne dois pas t’opposer à moi. On ne s’oppose pas à un opposant au Cameroun parce que les partis de l’opposition s’opposent déjà. C’est la raison pour laquelle je ne peux pas être pro Biya parce qu’il y a l’un de mes oncles qui est opposant, et je ne dois pas m’opposer à lui. Je suis opposant, donc c’est toute la famille qui a un statut d’opposant.

 

Je suis camerounais, je ne veux plus du pouvoir en place. Je martèle que notre président a fait ceci, il a fait cela, ceci dans le but de m’opposer à lui. Je deviens donc opposant. Dès lors que l’un des membres du parti au pouvoir s’oppose à moi en apportant un démenti à cela, je lui fais comprendre qu’il est du parti au pouvoir et qu’il n’a pas le droit de jouer le rôle de l’opposition, donc il ne doit pas s’opposer à l’opposant.

 

Je suis un artiste musicien camerounais qui critique avec toutes ses forces le pouvoir en place. Je suis fier lorsque je le fais. Tout le monde me respecte et mon cela fait mon buzz. Seulement, ne tente jamais de penser le contraire de ce que je pense, sinon tu auras des comptes à me rendre. Aussi, ne dis jamais du mal de moi si tu n’es pas du parti au pouvoir, car tu n’es pas opposant à moi.

 

Je suis opposant, je fais un meeting politique. Je déclare que celui qui est président de notre pays actuellement est vieux et doit partir, un journaliste trouve que le contenu de mon message à tout mes camarades et au peuple camerounais est vide. Je le remets à sa place en lui disant qu’il est journaliste et non opposant, qu’il ne connait rien à mon métier et qu’il ne doit pas s’opposer au discours d’un opposant.

 

Je suis membre l’opposition, j’invite le parti au pouvoir à mon congrès. On s’amuse, on partage et on se sépare bien. Mais dès lors que celui-ci se permet de faire une sortie médiatique normale pour répondre à une question d’actualité, on constate à ce moment que son parti est actuellement au pouvoir et qu’il n’a pas le droit de jouer le rôle de l’opposition.

 

Tous ces clichés sont très visibles au quotidien parce que s’opposer au pouvoir en place au Cameroun est devenu un grand business. Tout le monde sait qu’au Cameroun, lorsque quelqu’un voit sa source de revenu en danger, il est capable de tout faire pour éloigner le danger. Pour nos partis de l’opposition, même si on est encore au niveau de la définition de l’opposant selon l’opposition, l’éloignement du danger dans un premier temps consiste à montrer à celui qui s’oppose à l’opposition qu’il n’a pas ce droit là.

 

Ne nous posons pas la question de savoir pourquoi il y a eu alternance au Sénégal mais demandons seulement à la population camerounaise de se lever. Ne cherchons pas à savoir pourquoi Mugabe a failli partir avant de trouver des astuces sanglantes face à l’opposition zimbabwéenne, mais regardons seulement que le RDPC a fait le reportage en direct de son congrès à la télévision nationale. Au Cameroun, les opposants se donnent les moyens et les arguments d’y demeurer, sans toutefois penser à gouter aux délices du pouvoir. Si c’est faux, demandez à un opposant pourquoi il demande à ses électeurs de ne pas aller s’inscrire sur les listes électorales, mais veut gagner les élections. Demandons à Hollande ou à Sarkozy de venir sauver le Cameroun de Paul Biya et parlons mal de la françafrique!

 

Nous nous posons même souvent la question de savoir pourquoi est ce que les opposants les plus crédibles au Cameroun sont les anciens membres du parti au pouvoir? A quoi jouent-ils réellement?

 

Réponse très prochainement.

 

Marius M. FONKOU


15/11/2012
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Et si l'émergence du Cameroun passait par les femmes? Episode 2

 

Le deuxième entretien qui constitue ce dossier sur l’entrepreneuriat féminin au Cameroun a été réalisé à Yaoundé. La chef d’entreprise que nous avons rencontré cette fois est une jeune dame qui aime relever les défis parce qu’elle se dit compétente. Mme MAKEUGNE TEGANKAM Nikème puisqu’il s’agit d’elle est âgée seulement de 28 ans. Fiancée et mère d’un enfant (enfant qui d’une manière ou d’autre est à l’origine de la création de son entreprise) est la responsable de DUO Expertise, jeune entreprise exerçant dans le domaine des Télécommunications.

Nous sommes allés à sa rencontre et aussi à la découverte de son entreprise située au marché central. Toute joviale, accueillante et chaleureuse, voici ce qu’elle nous a confiée.

 

 

Afrique Mystérieuse: Pourquoi avoir décidé d’entreprendre plutôt que travailler au sein d’une entreprise ?

 

MAKEUGNE Nikème: J’ai décidé d’entreprendre parce que je suis d’abord ingénieur en Télécommunication. Et pour que quelqu’un puisse s’affirmer dans mon domaine, il doit prouver par la compétence. Et puisque je suis compétente, je voulais prouver que je peux gérer une entreprise. Je voulais aussi être maitre de mon temps, être plus disponible et être surtout à mon propre compte.

 

A. M.: Comment concilier vie de famille (au Cameroun où la place de la femme est souvent  au foyer) et votre vie professionnelle ?

 

M. N.: Pour concilier les deux facilement parce que j’y tiens temps, j’ai choisi de m’investir dans le domaine du Web. Je suis productive à 70% partout j’ai la possibilité d’avoir la connexion internet. Du moment où il y a internet je suis opérationnelle.

 

A. M.: Quels sont les obstacles que vous rencontrez le plus au quotidien dans votre vie professionnelle ?

 

M. N.: C’est plus des obstacles liés à l’entreprenariat. Nous sommes abandonnés à nous même. Et c’est en forgeant, en travaillant que je découvre le métier. Avec les hommes, cela ne me pose pas réellement un problème. Vous pouvez constater que tous mes employés ici sont des hommes et je n’ai jamais eu de problèmes avec eux.

 

A. M.: Pensez-vous avoir des désavantages par rapport aux hommes (prêts bancaires, démarches administratives…) ?

 

M. N.: Oui. Au niveau de la démarche administrative, lorsque j’ai en face de moi une femme, tout est bloqué, les dossiers dans leur processus est ralenti et parfois même n’avancent plus. Je peux dire jusqu’ici, ce sont les femmes qui me créent des difficultés dans les démarches administratives. Au niveau bancaire, je n’ai pas de problèmes qui sont liés au fait que je sois une femme.

 

A. M.: Etes-vous membre d’une association de femmes entrepreneurs?

 

M. N.: Non. Je n’ai pas assez de temps.

 

A. M.: Avez-vous eu accès à des aides tels que l’accompagnement pour créer votre entité ?

 

M. N.: Pour créer mon entreprise, j’ai eu mon apport personnel et les aides familiales.

 

A. M.: Votre mari/famille soutient-il votre démarche entrepreneuriale ?

 

M. N.: Oui. Sans mon famille et surtout mon mari, je serai morte depuis longtemps. J’ai rencontré de nombreuses difficultés, et ce sont eux qui m’ont aidé à m’en sortir.

 

A. M.: Etait-il intéressé pour investir au sein de votre société ?

 

M. N.: Oui. Mais pas en tant qu’actionnaire. Mais plus pour me soutenir, soutien désintéressé.

 

A. M.: Pensez-vous qu’il est facile d’entreprendre au Cameroun ? L’état encourage t-il les entrepreneurs ?

 

M. N.: Non. Je déconseille. Ou bien si vous voulez vous lancer dans l’entreprenariat, il faut avoir des cotes solides pendant 3 ou 4 ans minimum.

Pour ce qui est de l’Etat, il n’encourage pas du tout. Il gagnerait à accompagner les entreprises après leur création. J’ai pu créer mon entreprise en 72 heures. Je paye une patente de 72 000 francs par an (exonération). C’est déjà un pas. Mais l’Etat gagnerait à suivre les entreprises au moins pendant 3 ans après la création.

 

A. M.: Pensez-vous que les mœurs sont entrain d’évoluer au Cameroun par rapport aux égalités hommes/femmes dans le monde du travail? Ont-elles accès à des postes à responsabilités facilement ?

 

M. N.: Non. Les hommes et même les femmes ne sont pas fiers de voir une femme occuper un certain poste. C’est parce qu’on m’a volé mon poste de responsabilité alors que j’étais enceinte que je me suis retrouvé ici. J’ai d’abord perdu mon poste technique pendant mon congé de maternité aux dépens d’un homme, et à mon retour je me suis retrouvée commerciale. Je n’ai pas apprécié et j’ai donc décidé de claquer la porte pour créer ma propre entité.

 

A. M.: Selon vous, quels sont les principaux freins à la création d’entreprise pour les femmes ?

 

M. N.: Le consentement du mari peut être un frein. Il a certes toujours son mot à dire mais il y a des fois où nous ne sommes pas obligé d’avoir ce consentement.  Il y a aussi le soutien car les gens ne croient pas beaucoup en ce qu’ils font. Il fut donc leur soutenir financièrement, pratiquement moralement et psychologiquement.

 

A. M.: Quels conseils donneriez-vous à une femme qui veut entreprendre au Cameroun ?

 

M. N.: De réfléchir longuement, de croire en son projet et de travailler sans relâche.

 

Entretien avec Marius M. FONKOU


03/11/2012
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LIONS INDOMPTABLES. Après l’élimination: Histoire d’une victoire, chronique d’une défaite et analyse d’une situation onirique et morbide.

Depuis l’élimination des Lions (in)domptables du Cameroun par l’ex modeste et désormais grande équipe du Cap Vert, les analyses se font ça et là, et de manières différentes. Chose normale pour des supporters d’une équipe en qui on a cru pendant un mois et qui nous a donné les espoirs de croire en elle. La continuité de la  légende footballistique camerounaise connaitrait-elle une hibernation ou un arrêt? La qualification du Cap Vert à Yaoundé pour la CAN 20113 en Afrique du Sud est-elle un message fort que les « petites » nations du football adressent aux plus grandes? Que retiendra donc l’histoire?

Rares  sont les personnes qui n’ont pas compris que la « victoire défaitiste » des Lions est entrée et s’est même ancrée  dans l’histoire du football camerounais, ainsi que certains faits et évènements qui ont entourés cette rencontre.

 

 

HISTOIRE D’UNE VICTOIRE À YAOUNDÉ


Le match Cameroun # Cap Vert, loin du scénario qu’espéraient les camerounais, a laissé son emprunte dans l’histoire du football camerounais. Les prestations de certains joueurs n’ont pas manqué de rentrer dans le livre d’or du football dans le pays de Roger MILLA. 

 

Le Cameroun et Yaoundé à jamais dans l’histoire du football capverdien


C’est marrant  de voir une équipe jubiler après un match de football alors qu’elle vient d’être défaite. Ce fut le cas à Yaoundé avec l’équipe du Cap Vert, et cela est officiellement entré dans l’histoire. Cette histoire, on ne peut la changer. C’est dans le mythique stade omnisport Amadou AHIDJO de Yaoundé que l’équipe du Cap Vert a obtenu pour la première fois son ticket pour la fête africaine de football. Malgré la défaite1 but contre 2 contre l’équipe camerounaise, ils font désormais partir des 16 meilleures nations africaines en matière de football et peuvent en être fier. Héroïque et légendaire histoire pour les capverdiens !

 

Fabrice OLINGA ESSONO, le plus jeune buteur de l’histoire des Lions indomptables.

 

Sauf contradiction, le jeune prodige du club espagnol de Malaga est  rentré dans l’histoire du football camerounais en le plus jeune buteur de l’histoire de l’équipe nationale de football garce au but inscrit ce dimanche 14 octobre 2012 à la 90ième minute lors du match qui opposait les lions (in)domptable aux requins bleus. Les medias camerounais n’ont pas fait échos de ce record. Peut être il y a-t-il des joueurs qui ont battus ce record? En attendant que cela soit prouvé, il faut dire que cet attaquant âgé de 16 ans et plus de cent jours semble avoir l’astuce du plus jeune des butteurs. Il est par ailleurs le plus jeune butteur de l’histoire du football espagnol. Très jeune et il bat déjà des records.

Pour ce qui est de l’analyse du match livré par OLINGA ce 14 octobre, il faut dire qu’il a tout simplement été efficace et performant. En quelques minutes de jeu, il a fait plus d’appel de balles que tous les attaquants camerounais réunis pendant toute la rencontre. Déjà impeccable pour un adolescent qui ne doit pas se prendre la tête, mais qui doit déjà être fière d’avoir eu la chance et l’honneur de jouer aux côtés de son mentor et de savoir que dans les quartiers de Yaoundé, il y a des enfants qui ont pour idole OLINGA Essono, ce depuis ce but de la victoire marqué le 14 octobre 2012 dans la cuvette de Mfandena.

 

Un public qui retrouve son fairplay et non rancunier


Le stade omnisport Amadou Ahidjo de Yaoundé était plein à craquer le 14 octobre dernier. Enfants, jeunes et adultes étaient venus soutenir les lions indomptables. Quelque chose qu’on avait plus vu depuis le match Cameroun # Égypte du 08 octobre 2005, match comptant pour la qualification pour la coupe du monde et la coupe d’Afrique 2006 en Allemagne et en Égypte respectivement. Ce qui prouve qu’à travers cette rencontre Cameroun # Cap Vert, le Cameroun a retrouvé son public, mais aussi un public Fairplay. Une prestation pareille des lions aurait pu entrainer un mouvement d’humeur comme ce fut le cas en 2005 ou en 2011, mais ce ne fut pas le cas. Au contraire, ceux des supporters qui ne croyaient plus ou qui avaient peu de foi se sont contenté de quitter les gradins avant la fin de la rencontre, ce qui est un fort signe de Fairplay, mais aussi un grand message à l’endroit des joueurs. Peut être qu’ils ne souhaitent plus voir une attaque dominatrice en manque d’opportunités de frappe au goal, ou incapable de faire bouger les filets. Ne perdons pas aussi de vue que ceux-ci ne voulaient pas se faire arroser par la pluie qui a arrosé la cuvette de Mfandena à la fin de la rencontre. Ceux qui ont cependant pu terminer la rencontre ont non seulement bravé la pluie, mais aussi félicité les capverdiens et encouragé les lions à travers des applaudissements. C’est un signe d’accompagnement des lions quelque soit l’issu des rencontres.

 

La rencontre la plus politiquement préparée de l’histoire du football camerounais


Après la défaite des lions au match aller à Praia en septembre dernier, l’atmosphère qu’avai connue l’encadrement des lions avait été tout particulière. Quelques jours après, 7 heures avaient suffit pour que tout change. Le ministre des sports a du « couper les pieds » de la FECAFOOT dans le choix du tout nouveau sélectionneur des Lions en nomment Jean Paul AKONO alors que celle-ci avait déjà pris contact avec l’ancien capitaine croate. Cela montrait, dessinait déjà la tournure politique dans la préparation du match retour à Yaoundé. La confirmation a sans douté été l’audience accordée par le premier ministre à Samuel ETO’O, Rigobert SONG BAHANAG, Jean Paul AKONO et ADOUM GAROUA, sous très haute instruction du Président de la République. Audience ponctué par l’acceptation de Samy de revenir jouer pour les Lions, alors qu’il avait décliné la convocation lors du match aller en relevant des problèmes de gestion à l’amateur du football camerounais. On aura constaté que pendant la période des négociations et de la préparation du match retour, la FECAFOOT n’aura pas été très impliquée. Ce qui est souvent rare, même si TOMBI A ROCO pense le contraire.

 

Samuel ETO’O, le capitaine des Lions qui a manqué successivement deux CAN


Samuel ETO’O est sans doute le premier capitaine de l’histoire de l’équipe nationale qui ne parvient pas à qualifier son groupe pour deux phases finales affilées de la CAN. C’est peut être décevant et difficile à reconnaitre, mais c’est pourtant vrai, même s’il s’agit ici du quadruple ballon d’or africain. On sait que Samuel ETO’O est déjà rentré dans l’Histoire des Lions comme étant le Capitaine qui aura eu le bilan le plus décevant lors d’une phase finale de la Coupe du Monde. Et jusqu’à présent, son bilan au sein de la tanière devient de plus en plus décevant. Seulement 2 participations dont une à la CAN 2010, au mondial 2010 et une modeste et victorieuse participation à la LG CUP au Maroc. Décidément, Samy semble être le capitaine le plus malheureux de l’histoire des Lions. Nous ne pouvons que lui souhaiter beaucoup de succès dans les prochaines échéances qui attendent les Lions.

 

 

 

CHRONIQUE D’UNE DÉFAITE


La victoire des lions (in)domptables du Cameroun aura été insuffisante pour que cette sélection au palmarès légendaire sur le plan footballistique en Afrique se qualifie pour la CAN version impaire dont la toute première édition aura lieu en dans le pays de MADIBA.

 

Qui a osé dompter le Lion?


Lorsque cette question a été posée par Jean Jacques ZÉ dans l’une des nombreuses chroniques qu’aura connu l’après match des lions indomptables, cela est passé comme une tornade dans les oreilles des plus septiques. Car il est très difficile de croire que c’est un petit Requin Bleu qui a dompté le Lion tout juste en sortant sa tête de l’eau. Mais c’est pourtant vrai, et c’est ce petit requin bleu qui va sortir sa tête de l’eau pour admirer cette fois l’arc en ciel au pays de Nelson Mandela. Loin du vainqueur à l’issu des deux rencontres, il faut comprendre pourquoi le lion a été dompté même s’il a gagné la seconde bataille dans sa propre forêt.

Les Lions doivent comprendre que l’histoire ne se caresse plus. Même le 1er Lion du pays sait que si la fourmi se permet de tout mettre en jeu pour « oser », elle peut aller jusqu’à empêcher aux Lions de faire une autre balade dans une compétition où ils ont eu à marquer leur temps, et dans un pays qui est ancré dans leur histoire. Le temps des Lions semblent être derrière eux. Peut être fallait-ils que des plus petits que les baleines bleues viennent donner des leçons de domptage et de participation aux Lions dont la plupart sont sur la voie de la retraite. Si les lions n’ont pas pu comprendre les messages que les Pharaons égyptiens et leurs frères de la Teranga sénégalaise leurs avaient envoyé, peut être vont-ils prendre au sérieux ce féroce message que les requins bleus qu’ils ont longtemps considéré comme petit viennent leur rendre public une fois de plus dans le très occasionnel stade omnisport Amadou AHIDJO de Yaoundé.

 

Les Lions ont-ils évité d’écrire une autre page noire de leur histoire ou une chance de se réconcilier avec la légende?


L’Afrique du Sud n’a pas toujours sourit aux Lions indomptables, pour ce qui est du football. Lorsqu’on jette un coup d’œil dans le rétroviseur des matchs livrés par les Lions indomptables dans le pays arc-en ciel, le bilan est accablant.

En 1998, lors de la coupe d’Afrique organisée dans ce pays, la prestation des lions indomptables a laissé à désirer. Ce fut l’une des rares fois dans l’histoire du football mondial que les joueurs d’une équipe aussi légendaire que le Cameroun manquait de maillot à quelques jours du début de la compétition et de leur première rencontre.  Mais on se rappelle qu’après cette fameuse CAN 1998 remportée par l’Égypte, les autorités camerounaises avaient tout fait pour que le football camerounais renaisse. Le contact avait donc été pris avec la marque allemande Puma pour ce qui concerne l’équipementier. Une reconstruction avait vu le jour et les résultats ne tardèrent guère car plus tard en 2000, l’équipe senior remporta la Can et celle espoir les jeux olympiques.

En 2010, toujours en Afrique du sud, le Cameroun enregistra son bilan le plus décevant dans l’histoire de ses participations à la phase finale de la Coupe du Monde de football. 3 rencontres, 3 défaites, avec à la clé des divisions internes qui ont entrainé des bannissements. Cependant, les dirigeants du football camerounais n’ont pas tiré de leçons de ce que la presse a eu à qualifier de débâcle. Conséquence, les lions ont manqué la qualification pour la CAN 2012 chez les voisins Équato-guinéens et gabonais où les supporters camerounais pouvaient pourtant se rendre en masse.

En 2012, le Cameroun rate le rendez-vous sud africain au dépend du Cap Vert qui profite pour fêter sa première participation à une phase finale de la CAN. On se demande si le Cameroun n’a pas ainsi manqué une occasion de renouer avec les succès comme le pensent certaines personnes? Surtout dans un pays qui ne lui a jamais sourit. Cela aura été un nouveau départ pour un effectif qui, pendant une semaine, aura été le plus fraternel et le plus serein possible, si l’on croit à ce qu’on a eu à voir dans les accolades et autres. Rappelons que jusqu’à présent, le Cameroun n’a remporté qu’un seul match sur 7 matches disputés en Afrique du Sud.

Il ne faut aussi manquer de dire que les lions se sont certes réconcilier entre eux, avec le public, mais ont à travers cette défaite, manqué de se réconcilier avec sa diaspora, surtout celle de l’Afrique du sud qui aura été traumatisé en juin 2010. Comment est ce qu’Achille MBEMBE exprimera cette joie qui l’anime quand les lions jouent lorsque les 16 meilleurs d’Afrique se rencontreront dans le pays de Nelson Mandela en Janvier et février prochains?

 

LA SITUATION DE L’ONIRISME: LES LIONS DOIVENT SE RECONCILIER OUI, MAIS AVEC LES VRAIES PERSONNES.


La victoire défaite que nous avons tous vécu le 14 octobre a traumatisé plus d’un, à telle enseigne que chacun voit le mal de sa manière. Ce qui nous importe est celle de savoir comment est ce que le mal qui suit les lions depuis 2003 se régler. Comment ne plus vivre ce genre d’hallucination? Pour un africain qui croit en la guérison, la réponse arrive vite. Il faut se réconcilier avec le passé. Mais de quel passé s’agit-il? Celui de l’Afrique du Sud ou celui de la gloire? Si ce passé est celui de l’Afrique du sud, c’est presque déjà impossible. Si c’est celui de la gloire ou de la légende, c’est encore possible. Le premier pas a même déjà été fait dans ce cas avec cet échange qu’il y a eu entre les anciens Lions et ceux qui étaient sensé nous réconcilier avec la CAN. Chose qui aura connu une suite pas du tout favorable pour ce qui est de la CAN.

 

…Avec les nouvelles gloires


Ce qu’il y a lieu de faire présentement est de savoir que lorsqu’on parle des gloires du football au Cameroun, il ne faut pas oublier ceux qui ont remportés les jeux olympiques, et les doubles médaillés des CAN 2000 et 2002. Patrick MBOMA, Gérémi NJITAP et les autres. Et si on veut parler de réconciliation dans ce cas, il ne faut pas perdre de vue le cas ETAME MAYER qui, en 2002, tout juste après la coupe du monde Corée – Japon, avait déjà décrié un certains nombre de problèmes qui pouvaient empêcher aux Lions de Rugir dans les jungles africaines et mondiales comme des rois.  Peut être avait-il raison, surtout lorsqu’on sait que depuis cette date, le Lion qui, deux ans durant domptait sa lion dans la jungle africaine, n’a pu faire la loi qu’en 2011 lors d’un petit tournoi (LG CUP) organisé au Maroc.

 

…Avec Marc Vivien FOE!


Que dire du cas Marc Vivien FOE? Ce valeureux Lion s’était endormi pour l’éternité le 23 juin 2003 au stade de Gerland  à Lyon en France lors de la Coupe des confédérations en défendant avec beaucoup de hargne et d’autorité le drapeau national. Après sa mort, nombreuses sont les promesses qui avaient été faites par sa famille des lions indomptables et du football camerounais à sa famille  matrimoniale. Celles-ci sont toujours attendues par la famille, pour la majorité. L’œuvre de FOE est abandonné, comme ci l’on ne reconnaissait pas ce qu’il a fait pour notre football national. Pour rappel, si l’on veut regarder le nombre de titres remportés par un joueur de l’équipe nationale de football en fonction des compétitions jouées, FOE reste sans doute l’un des plus titrés. FOE a disputé 2 CAN, 1 Coupe du Monde et 1 Coupe des Confédérations avec les Lions. Il a remporté deux CAN, a fait une bonne coupe du monde et n’a pas pu mener les Lions à la victoire lors de la finale de la coupe des confédérations en 2003. N’est ce pas un parcours intéressant? Ce parcours ne mérite t il pas que sa mémoire soit salué tous les 26 juin de chaque année?

Il serait peut être temps que le Cameroun puisse se réconcilier avec Marco. Les lions devraient apporter une gerbe de fleur à la tombe de Marco non seulement lors de leur prochain rassemblement, mais aussi chaque 26 juin, comme c’est le cas avec certains joueurs dans les vrais pays du monde où on reconnait ce que chacun a fait pour qu’une discipline puisse évoluer.

Le cas des lions préoccupe tous ceux qui se sentent camerounais. Et en tant que tel, nous nous permettons de croire en tout ce qui est possible pour que la gloire puisse à nouveau nous sourire afin que le rendez-vous brésilien ne soit pas manqué.

 

Marius M. FONKOU


03/11/2012
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